Il y a tout juste 300 ans, Antonio Vivaldi publiait un recueil de 12 concertos pour violon intitulé Il cimento dell’armonia e dell’invenzione – Le Combat de l’Harmonie et de l’Invention. Les quatre premiers concertos, désormais célèbres dans le monde entier sous le nom des Quatre Saisons (La Primavera, L’Estate, L’Autunno, L’Inverno), sont chacun associés à un sonnet, probablement rédigé par le maître italien lui-même. Œuvres pionnières de la musique à programme, ces concertos déploient, dans une structure tripartite (vif, lent, vif), un véritable tableau sonore dans lequel la nature s’anime : chants d’oiseaux, orages d’été, vendanges joyeuses ou froid mordant de l’hiver. Au service de cette musique descriptive, Vivaldi imagine un violon virtuose, poussé à ses limites, exigeant de l’interprète une technicité inédite : sauts d’archet, changements de tempo, contrastes de timbre et effets de jeu variés. Trois siècles plus tard, Janine Jansen, accompagnée d’un ensemble à cordes dirigé par Candida Thompson, réinvente cette fresque musicale intemporelle.
En contrepoint aux élans lumineux de Vivaldi, le Quatuor en fa mineur de Mendelssohn, ultime œuvre du compositeur, résonne comme un cri de douleur après la perte de sa sœur Fanny, musicienne et compositrice d’exception. La partition déploie une intensité dramatique poignante renforcée par cette version pour orchestre à cordes. Une tristesse profonde qui se ressent également dans le superbe adagio central, seul mouvement composé dans une tonalité majeure.
Un voyage sensible, entre ombre et lumière, où les cordes vibrent au rythme de la nature, du cœur et des passions.
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F. Mendelssohn  /  Quatuor à cordes no. 6, Op. 80
A. Vivaldi  /  Les Quatre Saisons, Concertos pour violon et orchestre, Op. 8